Louis Latapie naît le 11 juillet 1891 à Toulouse. Son père, journaliste et directeur du journal Le Télégramme, s'installant à Paris autour de 1900 pour travailler au journal La Liberté, il poursuit ses études au lycée Janson-de-Sailly. Dessinant depuis l'enfance, il s'inscrit en 1910 à l'École des beaux-arts de Paris. Il y suit les cours de Jean-Paul Laurens mais fréquente aussi l'Académie Julian et en 1911 l'Académie Ranson où il découvre avec Paul Sérusier les recherches du cubisme.
Après avoir effectué son service militaire à Albi, Louis Latapie est mobilisé en 1914. Son frère aîné meurt dès le début de la guerre. Lui-même, au long de dix campagnes, est atteint par trois blessures, recevant deux citations. Regagnant en 1920 son atelier, il devient professeur à l'Académie Ranson, épouse Estelle Isch-Wall — mariage dont en 1922 naîtra son fils Jean-Louis, filleul de Georges Braque1 —, rencontre Max Jacob, Roger Bissière, Jean Metzinger, Jacques Villon, et présente à partir de 1922 ses premières expositions. En 1923, Georges Braque, Bissière, Ozenfant et Latapie forment l'association des « Castors de Montsouris » pour construire d'originales maisons de structure cubique. Après la disparition brutale de sa femme la même année, Louis Latapie s'installe en 1925 à Toulon. Il y rencontre Juan Gris et fonde une académie de peinture.
De retour à Paris en 1927, Latapie épouse Renée Meurisse — mariage dont en 1929 naîtra Laure qui sera créatrice de tapisseries et qui, en 1954, épousera le peintre Louttre.B, fils de Roger Bissière2 —, reprend ses cours à l'Académie Ranson et, à l'instar de Marie Vassilieff, Jean Lombard, Maurice Savin et Jules-Émile Zingg, peint une toile qu'à Montparnasse il fixe lui-même sur l'un des piliers de la célèbre brasserie La Coupole alors en construction à l'emplacement d'un ancien dépôt de bois et charbon3. En 1930, il s'installe à nouveau à Toulon, continuant de donner quelques cours à Paris. Face à ses difficultés financières, il cesse pratiquement de peindre entre 1932 et 1934 pour relancer l'agence de reportage photographique de son beau-père décédé, la première en France, avant de la revendre en 1936.
Alors qu'il travaille à la réalisation d'une décoration murale de 40 m2 pour le nouveau stade Pierre-de-Coubertin à Boulogne-Billancourt4, Latapie est mobilisé en 1939 lors de la Seconde Guerre mondiale et rentre à Paris en 1940. Vendant deux étages de sa maison parisienne, il achète en 1946 le « Moulin Vieux » à Seine-Port qu'il commence à restaurer en y installant ses ateliers. En 1951, plusieurs tapisseries sont exécutées d'après ses cartons par les manufactures de Beauvais, dont l’une exposée à la résidence du consul général de France à Toronto, et des Gobelins. Après deux expositions personnelles à Paris en 1954 et 1956, sa peinture s'oriente vers l'abstraction.
Louis Latapie réalise dans les années 1960 plusieurs mosaïques pour des établissements scolaires à Melun et Laval4. Sous le titre de Patafioles, il commence en 1963 à écrire ses souvenirs, qui seront publiés en 2005. Il se résigne en 1967 à se séparer de son « Moulin » de Seine-Port, regagne Paris, puis s'installe en 1968 à Avignon. Il cède en 1969 la quasi-totalité de son atelier à son marchand. Latapie réalise en 1970 une exposition en trois lieux en Italie. Alors qu'il prépare en 1971 pour le 25e Festival d'Avignon une exposition dans deux salles du Palais des papes, sa femme meurt à quelques jours du vernissage.
Après la disparition de Louis Latapie le 2 juillet 1972 à Avignon, de nombreuses expositions et rétrospectives de ses œuvres sont présentées en France, notamment à Paris, Villeneuve-sur-Lot, Toulouse, Lille, Bordeaux, ainsi qu'à Eaubonne et Genève en Suisse, à Bilbao en Espagne.
Galerie Druet, Paris, 19295
Galerie Barreiro, Paris, 19306.
Galerie La Licorne, Paris, 1931.
Louis Latapie, petits formats, galerie Urban, Paris, 1970.
Palais des papes, Avignon, 1971.
Musée d'Art et d'Histoire de Melun, 1985.
Hommage à Louis Latapie, musée Gaston-Rapin et théâtre Georges-Leygues, Villeneuve-sur-Lot ; musée des Augustins de Toulouse, 1988.
Galerie Mischkind, Lille, mai-juin 19897.
Louis Latapie. Cent dessins pour un centenaire, château prieural de Monsempron-Libos, été 1991.
Hommage à Louis Latapie, galerie Anne-Marie Marquette - Le Troisième Œil, Paris, février 2004.
Musée de Gajac, Villeneuve-sur-Lot, juin-octobre 20041.
Patafioles. Un peintre dans son siècle : présentation des écrits autobiographiques et d'un ensemble d'œuvres de Louis Latapie, galerie du Montparnasse, Paris, juin 2005.
Louis Latapie. Le goût de la forme, Orangerie des musées, Sens (Yonne), avril-juin 2006.
Cent Latapie pour une exposition, Galeria d'arte Rembrandt, Bilbao, octobre 2007.
Salon des indépendants, Paris, 1920.
Salon des Tuileries, Paris, à partir de 1923.
Biennale de Venise, 1924.
Salon d'automne, Paris, 1936, 1937, 1941, 1946, 1947.
Vingt ans d'acquisitions, musée des Augustins, Toulouse, mai 1969
Le cycle des peintres des piliers de la Coupole, brasserie La Coupole, Paris, juin-septembre 2004.
Figures de femmes, figures de l'histoire de France - Marc Baumann, Louise Bourgeois, Jules Cavaillès, Louis Latapie, Le Corbusier, Henri Matisse, Joan Miró, Pablo Picasso..., Galerie nationalde de la tapisserie, Beauvais, juillet 2010 - février 20118.
Montparnasse années 30 - Éclosions à l'Académie Ranson, palais du roi de Rome, Rambouillet, décembre 2015 - janvier 2016.